La Responsabilité Sociétale des Entreprises, sujet exclusif des Responsables Développement Durable ?

Date de parution

19/10/2023

Développement durable, RSE, responsabilité sociétale, si ces notions sont désormais connues de la grande majorité des français, leur application en entreprise reste parfois obscure. Pourtant les choses bougent : « Décarbonisation, production responsable, empreinte écologique réduite, achats responsables ».  Il ne fait plus de doute que, pressées par les pouvoirs publics et par leurs multiples parties-prenantes (clients, investisseurs, etc.), les entreprises doivent désormais intégrer les préoccupations sociales, économiques et environnementales dans leur gouvernance. 

Définition : qu'est-ce que la RSE ?

La responsabilité sociétale des entreprises (RSE) également appelée responsabilité sociale des entreprises est définie par la commission européenne comme l’intégration volontaire par les entreprises de préoccupations sociales et environnementales à leurs activités commerciales et leurs relations avec les parties prenantes. En d’autres termes, la RSE c’est la contribution des entreprises aux enjeux du développement durable.

 

En assumant leurs impacts sociétaux, les entreprises s’engagent à réduire leur empreinte négative et à s’orienter vers une création de valeur plus juste et plus équitable pour tous (employés, fournisseurs, clients, environnement, société au sens large). En effet il s’agit désormais de prendre en compte des sujets clés comme l’impact d’un produit ou d’un service sur l’environnement et la santé, la consommation énergétique de l’entreprise, mais aussi le bien-être des salariés, l’équilibre de leur vie professionnelle et personnelle, leur sécurité, la juste répartition des salaires, ou encore des sujets plus larges comme le choix de fournisseurs locaux ou l’implication de l’entreprise sur son territoire.

Les sujets sont donc nombreux. Alors, qui est moteur de ce changement au sein des entreprises ? Le Directeur ou Responsable RSE est-il la seule personne en charge de ce sujet ?

Comme nous allons le voir, cela va principalement dépendre de la taille l’entreprise, mais il faut également garder à l’esprit que la RSE va impacter tous les métiers de l’entreprise. Il est donc crucial de préparer l’ensemble des salariés à cette transition, notamment via la formation. Pour impliquer vos collaborateurs dans vos démarches RSE, découvrez nos modules de formation e-learning sur la Responsabilité Sociétale des Entreprises.

Qui se charge de la démarche RSE au sein des entreprises ?

Qu’elle soit une démarche volontaire ou imposée, la RSE va requérir de nouvelles compétences ainsi que de nouvelles façons de faire au sein de l’entreprise. Et, comme tout nouveau projet, il faudra un ou des pilotes pour assurer la mise en place, le suivi et l’évaluation des actions.

Avant toute chose, il faut bien sûr l’implication et la vision long terme de l’équipe dirigeante. En effet celle-ci représente la clé de voûte de toute démarche RSE car, dans la pratique, c’est l’équipe de Direction qui alloue les objectifs (quelles sont les priorités RSE) mais aussi les ressources (humaines et financières) dont l’équipe RSE a besoin pour mettre en place un projet RSE (stratégie responsable au quotidien).

Ensuite, l’existence d’un service dédié va dépendre de plusieurs paramètres. Les grandes entreprises, dont les moyens humains et financiers sont plus développés, ont pour la plupart un département dédié ou, à minima, un Responsable RSE (ou directeur du développement durable).

Un service Responsabilité Sociale des Entreprises dédié

Ce service va donc être en charge de :

  • réaliser un diagnostic de départ pour mesurer les impacts de l’entreprise
  • identifier les parties prenantes de l’entreprise et écouter leurs besoins,
  • piloter les actions engagées, comme par exemple mettre en place une charte d’achats responsables ou initier avec les équipes de production le remplacement des matières premières utilisées par des matériaux plus écologiques
  • mesurer les effets, en mettant en place des indicateurs de performance et de suivi (consommation énergétique en année 1, année 2 etc. / production de déchets / nombre de femmes à des postes de Direction / Nombre de fournisseurs dans un rayon de X km / etc.)
  • valoriser les actions entreprises, en interne et en externe, et les rendre compréhensibles pour assurer l’adhésion de tous
  • être force de proposition et d’innovation interne
  • surveiller et faire appliquer les normes et réglementations imposées en matière de développement durable
  • éventuellement réaliser un rapport annuel.

Il s’agit principalement d’une démarche d’amélioration continue mais aussi de prévention des risques.

Toutes les entreprises ont-elles un département dédié ?

Toutes les entreprises n’ont pas nécessairement un service RSE dédié pour introduire la RSE dans la gouvernance de leur organisation. En effet, dans certaines structures, notamment les PME, TPE et start-ups, la mise en œuvre d’une stratégie RSE ainsi que sa gestion peuvent être allouées à un salarié ou un service déjà existant dont certaines missions et objectifs peuvent avoir des liens directs avec ceux de la politique RSE. Dans ce cas-là, il incombe le plus souvent :

  • aux chargés des Ressources Humaines, qui travaillent déjà sur les questions sociales de l’entreprise
  • aux Responsables QSE (Qualité Sécurité Environnement), dont les missions sont déjà en lien avec la protection des salariés et de l’environnement
  • au service Marketing, qui va s’assurer que les exigences sociales et environnementales des clients soient entendues
  • ou encore à l’équipe de Communication, qui permettra aux différentes parties prenantes de l’entreprise de comprendre le sens de la démarche RSE

Ce choix va dépendre principalement de la taille de l’entreprise et de ses capacités en matière de ressources humaines, mais aussi des ambitions fixées en matière de développement durable et des objectifs à atteindre en terme de RSE dans l’organisation.

Des métiers RSE variés

Aussi, au-delà des fonctions de pilotage de la démarche RSE, a également été créé une multitude de postes complémentaires, piliers de l’entreprise en matière de RSE, plus spécialisés, que l’on peut retrouver au sein de différents services. C’est le cas par exemple :

  • de l’analyste de cycle de vie, dont la mission est d’étudier l’impact environnemental des produits à tous les stades de vie de ceux-ci, de la production à l’utilisation, en passant par le transport, le recyclage etc. avec pour objectif de proposer des solutions d’amélioration et de réduction des impacts.
  • du responsable carbone, dont la mission est de quantifier les émissions de GES (gaz à effet de serre) générées par l’entreprise et de proposer des solutions pour les réduire.
  • du chargé des achats responsables dont le rôle est de définir la politique d’achat responsable de l’entreprise et d’engager des processus de négociations et d’achats conformes aux critères RSE.
  • du chef de produit durable dont la mission est de concevoir un produit responsable environnementalement et socialement, et d’assurer son succès commercial.
  • ou encore du chef de projet climat, dont le rôle est d’élaborer une stratégie pour diminuer l’impact de l’entreprise sur le climat, en surveillant et réduisant les émissions carbones globales de l’entreprise.

Le site du Pôle Emploi répertorie de façon détaillée tous ces nouveaux profils professionnels.

L’impact de la RSE sur l’ensemble des métiers, le rôle clé de la formation

Dans tous les cas, que la démarche développement durable de l’entreprise soit l’apanage d’un service dédié ou vienne s’ajouter aux responsabilités d’un service existant, il ne faut pas sous-estimer l’impact d’une telle démarche sur l’ensemble des métiers de l’entreprise. Il est donc crucial d’y préparer ses équipes, de les sensibiliser aux enjeux de la RSE et de les impliquer dans la démarche.

L’impact de la RSE sur l’ensemble des salariés

En effet, le pilotage de la démarche RSE est en lien avec tous les services et métiers d’une organisation donnée (production, marketing, RH, logistique, achats, etc.).

Non seulement, tous ces services vont être sollicités pour remonter des données, dans les étapes de diagnostic, de mesure ou de « reporting », mais ils vont aussi devoir mettre en place de nouvelles actions et bonnes pratiques concernant spécifiquement leur corps de métier ou bien l’usage du matériel commun de l’entreprise (bureaux, matériel informatique, parc automobile etc).

Par exemple, le service marketing devra revoir entièrement ses modes de communication classiques, tels que la publicité sur le lieu de vente, les packagings, les modes d’emploi, les flyers et autres supports afin de les rendre moins consommateurs en matières premières et en énergie, mais aussi plus recyclables et moins polluants. Ce même service va devoir être formé sur les risques de greenwashing (désormais puni par la loi) afin de connaitre le vocabulaire ou les pratiques de communication ne représentant pas un risque mensonger.

Découvrir notre sensibilisation à la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE)

De façon plus générale, les employés de bureaux seront également souvent mis à contribution dans leur usage quotidien de leurs équipements informatiques, imprimantes, luminaires, consommables divers – comme par exemple la suppression des tasses à café jetables, etc.

Les salariés, quel que soit leur position dans l’entreprise, sont donc les premiers ambassadeurs de la politique développement durable de celle-ci.

Leurs eco-gestes, mais aussi leur compréhension des enjeux de leur organisation, sont clés à de nombreux égards.

La Formation au service de la RSE et de l’entreprise

Inclure et former l’ensemble des salariés permettent en premier lieu de mieux conduire le changement en entreprise.

Le bouleversement des habitudes quotidiennes d’une équipe n’est jamais apprécié au premier abord et nombreuses sont les réticences dues à un manque de pédagogie, de communication et d’explications.

« Le progrès est impossible sans le changement, et ceux qui ne peuvent pas changer leur mentalité ne pourront rien changer. » – George Bernard Shaw

Il est donc fondamental de s’assurer que les enjeux de la RSE sont bien compris de tous. Cela facilitera l’adoption de nouvelles normes et pratiques au sein de l’ensemble des métiers.

Il a également été prouvé que les salariés sont plus impliqués et motivés dans leurs missions, et donc plus productifs, lorsqu’ils se sentent en accord avec les valeurs de l’entreprise.

Comment effectuer une sensibilisation RSE efficace auprès de ses collaborateurs ?

Il s’agit également pour l’entreprise d’endosser son rôle sociétal et de former les individus qui la composent aux bonnes pratiques qui permettront à la société en général de diminuer son impact environnemental, améliorer la cohésion sociale et renforcer son rôle économique sur le territoire. En appliquant les principes notamment appris et appliqués en entreprise dans leur vie personnelle (extinction des lumières non nécessaires, recyclage, respect des diversités, etc) les salariés démultiplient l’impact positif de la démarche RSE.

Mais pour appréhender aux mieux les impacts environnementaux, sociaux et économiques de l’entreprise, il est fondamental de donner des exemples concrets aux salariés et leur rappeler les nombreux bénéfices apportés par une démarche RSE. Expliquer les avantages de la diversité en entreprise ou encore le rôle des parties-prenantes permet aux salariés de s’approprier les grands enjeux de l’entreprise.

Conclusion

En résumé, le développement durable n’est pas nécessairement l’apanage d’un service dédié. Dans les entreprises de petite et moyenne taille, sa mise en place peut être confiée à un service existant dont certaines des missions contiennent des points communs avec les objectifs d’une démarche RSE.

Mais quel que soit le cas de figure, le succès d’une politique RSE va grandement reposer sur l’inclusion et la formation de l’ensemble des salariés. En effet, leurs métiers, l’exercice de leurs tâches quotidiennes ou l’usage des locaux ou matériels seront directement affectés par la mise en place de bonnes pratiques responsables.

Une politique RSE mal comprise en interne aura donc toutes les chances d’être ralentie et par conséquence sera moins effective, et donc plus couteuse. Découvrez nos actions pour instaurer une véritable politique RSE au sein de Callimedia.

En 2019, le baromètre national de perception de la RSE effectué par le MEDEF mettait en évidence un déficit important de connaissance et de compréhension de ce que sont le développement durable et la RSE au sein des entreprises. En effet, près de 2 salariés sur 10 indiquaient ne pas savoir sur quels sujets portent le développement durable en entreprise, tout en considérant en parallèle les sujets qui la composent (environnement, santé et sécurité au travail ou encore conditions et qualité de vie au travail) comme hautement prioritaires. En 4 ans les choses ont certainement évolué positivement, mais il reste encore un important manque de compréhension interne.

De la même façon que les entreprises ont formé tous leurs corps de métier pour les adapter à la révolution digitale au début des années 2000, la RSE doit désormais être intégrée dans tous les métiers, être comprise de tous et doit permettre à l’entreprise de mieux se développer en accord avec les préoccupations du 21ème siècle.

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