Gestion incendie en entreprise : quels sont les principaux risques en cas d’incendie en entreprise ?
Date de parution
05/04/2023
Le déclenchement d'un incendie dans les locaux d'une entreprise peut entraîner des conséquences humaines dramatiques, mais également des retentissements négatifs pour l'entreprise et la planète. Une bonne gestion du risque incendie en entreprise s'avère indispensable.
La gestion des incendies en entreprise pour protéger les travailleurs
En premier lieu, les politiques de prévention du risque incendie en entreprise visent à préserver la santé des salariés et de tous les occupants du site (bureaux, chantier, site d’exploitation, etc.).
Pour ces derniers, un incendie peut engendrer des blessures, des brûlures, une intoxication par l’inhalation de fumées, et jusqu’au décès dans les cas les plus graves.
De façon secondaire, un incendie qui se déclare dans l’entreprise peut entraîner une période de chômage technique pour le personnel, avec des conséquences financières importantes et une possible précarisation. De même, les personnes touchées par des dommages physiques voient parfois leur capacité à travailler atteinte. Découlant d’un accident du travail, les lésions ou le traumatisme engendrent pour certains une infirmité ou un fort stress post-traumatique, à l’origine d’une difficulté à reprendre sa fonction. Cela signifie, évidemment, des conséquences financières sur le long terme, ainsi qu’un retentissement sur la sphère privée, notamment des difficultés dans la vie quotidienne.
Assurer la sécurité incendie pour protéger l’entreprise
Pour l’entreprise également, un incendie s’avère souvent dévastateur :
- destruction du matériel, des locaux, des stocks et fournitures ;
- perte des données ;
- interruption totale ou partielle des activités ;
- mauvaise réputation.
Ces dégâts entraînent pour la société des coûts de reconstruction et de réparation importants, parfois non pris en charge par l’assurance. Au-delà, une hausse de la prime d’assurance suit également le drame, entraînant encore des dépenses supplémentaires qui pèsent sur les finances globales de l’activité.
Dans le registre légal et réglementaire, la déclaration d’un incendie cause parfois l’engagement de poursuites judiciaires. C’est le cas lorsque l’entreprise ne se conforme pas aux normes en vigueur en matière de sécurité incendie. S’il est considéré comme négligent, le dirigeant supporte une responsabilité dans les dommages causés par l’incendie à ses équipes, clients, visiteurs, ainsi qu’aux tiers (voisins, etc.) et à l’environnement. Il s’expose ainsi à un risque de sanctions, au civil comme au pénal.
Protection incendie en entreprise pour prévenir les risques environnementaux
Selon la nature de l’activité et des éléments touchés par le feu, l’incendie peut s’accompagner d’un risque de pollution. Une contamination de l’air, de l’eau ou du sol dans les environs engendre des dommages sanitaires et environnementaux sur le long terme.
En premier lieu, les émissions de fumées toxiques générées par la combustion des plastiques, produits chimiques, etc. entraînent une pollution de l’air plus ou moins étendue.
Les dégâts causés au site ou au matériel entraînent aussi, parfois, une contamination de l’eau dans les environs. Tous les produits chimiques présents sur les lieux sont susceptibles de s’écouler vers les cours d’eau et dans les nappes phréatiques. Cela est, en plus, facilité par le déversement d’eaux d’extinction par les sapeurs-pompiers.
La sécurité incendie est donc aussi une affaire de protection de l’environnement.
Les obligations à respecter pour limiter les risques en cas d’incendie
Le Code du travail à la base de la réglementation incendie
En France, le Code du travail constitue la base légale en matière de sécurité incendie. Le texte régit la prévention, en imposant des mesures aux employeurs, visant à garantir la sécurité et la santé de tous.
De façon globale, l’article L.4121-1 prévoit tout d’abord que l’employeur assure la sécurité et protège la santé de tous les travailleurs. Cela concerne naturellement le risque incendie, parmi d’autres.
Est-ce que la formation incendie est obligatoire en entreprise ?
Dans un contexte professionnel, la formation incendie revêt un caractère obligatoire. Cette contrainte légale est édictée par l’article R4227-39 du Code du travail. Il prévoit que l’ensemble des salariés reçoivent une formation à la sécurité, ainsi qu’aux procédures d’évacuation.
Des exercices pratiques sont naturellement au programme pour faciliter la sortie des occupants du bâtiment en cas d’incendie, mais aussi la mise en œuvre des moyens de lutte contre les incendies (par exemple, utilisation des extincteurs). Une formation aux gestes de premier secours en cas d’incendie présente également un intérêt évident, néanmoins, elle n’est pas imposée.
La formation en e-learning par le biais d’une plateforme LMS (Learning Management System) est un véritable atout pour toucher un maximum de salariés de l’entreprise. Des modules sur étagère centrés sur le sujet sont proposés par nombre d’entre elles. Leur objectif principal est d’aborder de façon générale les facteurs de risque de départs d’incendies et les sources d’inflammation (exemples : appareils de chauffage défectueux, stockage ou manipulation de matières inflammables, etc.). Elles sont également centrées sur les principes de déclenchement et de propagation du feu. Aussi, la formation en ligne à la sécurité incendie en entreprise aide chacun à acquérir les bons réflexes dès le début d’un incendie. Les programmes visent généralement à ce que chacun soit en mesure de :
- suivre la procédure d’évacuation des personnes ;
- mettre en action les déclencheurs manuels d’alerte incendie ;
- localiser les moyens d’extinction dans le bâtiment (robinet d’incendie, extincteurs, etc.) ;
- donner l’alerte dès le commencement d’incendie pour déclencher l’intervention des secours.
La mise en place d’une formation sur mesure peut être préférée, notamment pour cibler les risques précis sur le lieu de travail concerné, en fonction de son activité et de ce qu’il abrite.
La formation spécifique d’équipiers de première intervention (EPI) est également fortement recommandée, en particulier pour les entreprises présentant un risque incendie élevé, dans les immeubles de grandes hauteurs (IGH) et dans les établissements recevant du public.
Comment organiser un exercice d’évacuation incendie en entreprise ?
Sur le plan pratique, l’exercice d’évacuation incendie en entreprise doit avoir lieu tous les 6 mois. Les salariés et l’ensemble des occupants du bâtiment ne sont généralement pas prévenus en amont, afin de simuler une situation d’urgence réelle. Dans ce cas, seuls les responsables d’évacuation sont informés. Durant cet entraînement, les guide-files et les serre-files endossent leur rôle, ainsi que les EPI s’il y en a. Suite au déclenchement de l’alarme incendie, ces professionnels formés entrent en action, comme ils le feraient en cas d’incendie réel.
L’entreprise détermine elle-même la date et l’heure de l’exercice. Elle a la possibilité d’opter pour un créneau sur lequel les activités sont le moins impactées.
Pour monter un scénario réaliste, un emplacement du feu est défini, et un enfumage des couloirs est possible.
Les employés sont invités à se diriger vers les points de rassemblement, en suivant les plans d’évacuation affichés dans le bâtiment. Là, une comptabilisation des effectifs est importante.
Est-il obligatoire d’avoir un plan d’évacuation ?
Ce document comporte un plan des itinéraires d’évacuation. Il mentionne les sorties de secours, les dégagements, le positionnement des équipements de sécurité et d’extinction (extincteurs, alarmes, etc.). Ce plan doit être placé stratégiquement dans le bâtiment et bien visible.
Dans les ERP (établissements recevant du public) de sommeil, l’affichage du plan d’évacuation est une obligation. Dans les autres entreprises, en revanche, la mise en place d’un plan d’évacuation n’est pas une obligation. Généralement, il s’intègre à la consigne de sécurité incendie, elle, obligatoire à afficher dans tous les établissements réunissant au moins 50 personnes en même temps et dans lesquels des matières inflammables sont utilisées.
Est-il obligatoire d’avoir une alarme incendie en entreprise ?
Les articles R.4227-28 à 4227-41 du Code du travail prévoient l’obligation d’installer un système d’alarme incendie sonore dans les locaux recevant, en simultané, plus de 50 personnes. L’obligation concerne également les établissements dans lesquels se trouvent des matières inflammables, voire explosives. Cette alarme doit être identifiable sans confusion possible et rester audible suffisamment longtemps pour couvrir toute la durée de l’évacuation. Il est également prévu qu’un tel système d’alarme générale s’enclenche bâtiment par bâtiment, dans les cas où l’entreprise compte plusieurs locaux isolés les uns des autres.
Ce volet du Code du travail ne se limite pas à cela. Il impose d’assurer le premier niveau de secours contre les incendies grâce à l’installation d’extincteurs. L’article R.4227-29 indique qu’il faut :
- 1 extincteur portatif à eau pulvérisée, d’au moins 6 L, pour 200 m² de plancher ;
- 1 extincteur au moins par niveau ;
- des extincteurs adaptés aux risques spécifiques que présente l’activité (exemple : risque électrique).
Si cela s’avère nécessaire, l’entreprise doit accueillir :
- des robinets d’incendie armés ;
- des installations fixes d’extinction automatique ;
- des colonnes sèches et humides ;
- des installations de détection d’incendie automatique (notamment des détecteurs de fumée) ;
- un système de désenfumage ;
- du sable ou de la terre meuble.
L’ensemble des moyens d’extinction manuels doivent rester faciles d’accès et s’avérer simples à manipuler, pour une efficacité maximale.
Pour toutes les installations d’extinction, l’entreprise doit installer une signalisation appropriée, bien visible et disposée stratégiquement.
Enfin, une consigne de sécurité incendie doit être conçue et affichée dans tous les établissements concernés par l’obligation d’installation d’une alarme sonore. Cette consigne précise :
- l’existence du matériel d’extinction et de secours ;
- le nom des personnes ayant pour rôle d’utiliser ce matériel ;
- le nom de ceux qui mènent l’évacuation et de ceux chargés de prévenir les sapeurs-pompiers ;
- les mesures concernant la mise en sécurité des personnes en situation de handicap ;
- les différents moyens d’alerte à disposition ;
- les coordonnées du service de secours de premier appel ;
- le devoir qui incombe à toute personne remarquant un début d’incendie.
Inscrivez-vous vite à notre newsletter pour ne rien rater de l’actu du Digital Learning
« * » indique les champs nécessaires