La sécurité incendie est décrite comme un ensemble de Systèmes de sécurité incendie (SSI) et de consignes de sécurité, pensé pour prévenir les risques d’incendie et limiter les dommages en cas d’incendie sur le lieu de travail. Plus concrètement, sa définition englobe les mesures de prévention et d’action mises en place dans une entreprise pour lutter contre les incendies et la propagation du feu. Qu’en est-il dans le détail ?

Toute entreprise qui accueille beaucoup de monde doit se plier à des normes de sécurité incendie, plus ou moins nombreuses et strictes en fonction de la fréquentation. Dans le Code de construction et de l’habitation, les articles R123-1 à 55 ont été rédigés pour reconnaître les ERP (Établissements recevant du public) et les catégoriser en 5 groupes. Des normes sont présentes de la construction, à l’utilisation de l’établissement. Le chef d’entreprise est tenu de vérifier certains points pour être aux normes :

• les dégagements pour l’évacuation, comme les issues de secours, doivent être signalés ;
• le système de désenfumage, obligatoire dans certains bâtiments, doit être vérifié régulièrement et maintenu en bon état de fonctionnement ;
• le système d’éclairage de sécurité doit être en place et toujours opérationnel ;
• un règlement strict doit être appliqué au quotidien pour les matières inflammables ou explosives, surtout si elles sont stockées ;
• les dispositifs de chauffage sont aussi soumis à la conformité des normes en vigueur.

Pour les personnes en situation de handicap, la loi demande déjà à ce que les bâtiments soient accessibles aux fauteuils roulants. Mais en matière de sécurité incendie, cela consiste aussi à prévoir des couloirs d’évacuation assez larges en cas d’urgence.

Le chef d’entreprise est considéré comme responsable de la sécurité incendie au sein de son établissement. C’est lui qui doit mettre les systèmes de sécurité incendie aux normes et s’assurer qu’ils sont toujours viables. En revanche, l’exploitant peut à tout moment nommer un référent sécurité, rattaché au CSE (Comité social et économique) ou non. Il demeure toutefois le seul responsable en cas d’incendie, quel que soit l’effectif.

Le référent sécurité peut soutenir l’employeur dans sa démarche de lutte contre les risques d’incendie. Pour les établissements qui reçoivent plus de 1 500 personnes, un SSIAP (Service de sécurité incendie et d’assistance à personnes) peut être déployé.

Un incendie sur le lieu de travail a des conséquences à la fois directes et indirectes sur plusieurs plans. Sur la vie humaine, bien sûr, mais aussi sur les locaux, les biens matériels, la réputation de la société, et l’environnement. Ce dernier point est essentiel pour les entreprises qui se trouvent dans une démarche RSE pour la protection de l’environnement, ou en transition en raison des enjeux climatiques et environnementaux. Car si les feux domestiques sont inquiétants, les incendies industriels peuvent avoir de grosses conséquences sur la planète.

Les entreprises qui exploitent ou stockent des produits chimiques ne sont pas les seules sur la liste : il suffit que le bâtiment contienne des substances ou des déchets dangereux pour que les fumées dégagées soient nocives, voire toxiques, pour l’environnement. Les émissions peuvent contaminer l’air, mais aussi les sols et les eaux, qu’elles soient de surface ou souterraines. Et tout cela vaut aussi pour les entreprises classiques dans lesquelles se trouvent des meubles, du matériel électronique, du plastique, ou encore de simples produits d’entretien.

Les conséquences d’un incendie sur l’homme sont plus rares mais vitales. Ce sont d’ailleurs le plus souvent les fumées qui asphyxient ou intoxiquent les victimes, voire qui empêchent une évacuation efficace du public et du personnel. C’est pour cette raison que la mise aux normes d’un établissement est si importante : un simple système de désenfumage peut sauver bien plus que des vies.

Tout cela peut également aider à réduire les RPS (risques psychosociaux) en cas de traumatisme après un risque d’incendie. Enfin, les conséquences économiques sont désastreuses en cas d’incendie sur le lieu de travail. 70 % des entreprises qui subissent un sinistre majeur ferment définitivement dans les mois suivants.

Tous les impacts d’un incendie en entreprise peuvent être réduits ou évités avec un bon système de sécurité incendie, mais aussi grâce au personnel capable d’agir en cas de besoin, que ce soit face à un début d’incendie, ou lors de l’évacuation. Pour cela, une formation incendie en entreprise est essentielle pour contribuer à protéger les autres, la société, et surtout soi-même.

Le premier intérêt à se former en sécurité incendie est de pouvoir apprendre les bons réflexes face à ce sinistre. Le personnel doit être en mesure de donner l’alerte, d’utiliser les moyens d’extinction lors d’un début d’incendie, et d’organiser l’évacuation du bâtiment par les dégagements. Pour les entreprises qui présentent davantage de risques d’incendie, la formation est étendue.

Tout ceci permet, en cas d’incendie, de protéger la santé et la vie du personnel, mais aussi les murs, l’image et le matériel de l’entreprise. Si le chef d’entreprise est responsable de la sécurité incendie au sein de son bâtiment, tout le personnel doit être capable d’agir. En revanche, pour que l’employeur soit lui-même protégé au-delà de sa santé, il doit réaliser la mise en conformité de son bâtiment, en plus de faire de la prévention et de former son personnel.

Les salariés sont soumis à l’obligation de formation. Au terme de celle-ci, ils doivent pouvoir réaliser les manœuvres nécessaires à la sécurité du bâtiment et du personnel. Développer les bons réflexes face aux risques et cas d’incendie en entreprise permet de protéger tout le monde.

Les salariés sont également tenus de suivre les exercices de sécurité incendie imposés par le chef d’entreprise. Ceux-ci permettent d’évaluer les gestes et réactions des membres du personnel face au danger et au risque d’incendie. Enfin, les employés se doivent d’apprendre à manier le matériel de premier secours, de connaître le plan d’évacuation, et de pouvoir organiser l’évacuation.

Du côté de l’employeur, les obligations légales sont plus nombreuses. Puisqu’il est le seul responsable, c’est à lui qu’incombent toutes les mesures de prévention mises en place. Dans le but de protéger le personnel et l’activité, il doit vérifier que le bâtiment est aux normes depuis sa conception, et selon le CCH (Code de la construction et de l’habitation). En ce qui concerne le Code du travail, la politique de sécurité incendie qui y est inscrite doit être appliquée. Celle-ci contient les dispositifs de sécurité incendie à installer, ainsi que la formation du personnel à ce sujet.

Dans un second temps, l’employeur doit aussi définir et rédiger des consignes de sécurité en cas d’incendie, avec un plan d’évacuation, à afficher à la vue de tous dans les locaux de l’entreprise. Ils doivent impérativement être mis à jour au fur et à mesure.

Qu’il s’agisse des ERT (Établissements recevant des travailleurs) ou des ERP (Établissements recevant du public), le Code du travail est clair sur les dispositions à prendre en matière de sécurité incendie. Certaines relèvent de la conception (dégagements, installation de colonnes sèches, couloirs assez larges en cas d’évacuation, etc…), tandis que d’autres concernent les équipements de sécurité incendie.

L’origine d’un incendie est due à la présence de produits combustibles. Quelques dispositifs sont obligatoires, tous bâtiments confondus, tels que : les moyens d’extinction, le balisage, et les éclairages de sécurité. L’alarme incendie devient à son tour obligatoire à partir de 50 personnes au sein de la structure. Celle-ci doit être, selon l’article R-4227-36 du Code du travail, audible à tout endroit du bâtiment. À défaut de détecteurs automatiques, la société doit disposer des déclencheurs manuels dans les zones de circulation et les espaces d’attente.

Les entreprises peuvent se munir d’alarmes visuelles pour les personnes en situation particulière (surdité, port d’un casque anti-bruit…). Elles peuvent aussi investir dans des systèmes de lutte contre les incendies plus développés, même s’ils ne sont pas obligatoires (robinets d’incendie armés, détection et extinction automatique d’incendie, projection de sable ou de terre, etc…).

La prévention du risque d’incendie implique la formation du personnel. Cela permet de s’assurer que les employés comprennent les règles, les enjeux et les conséquences, mais également de vérifier qu’ils sont en mesure de réagir en cas d’incendie.

Identifier et évaluer les risques d’incendie en entreprise est une étape importante en cas de feu. Faire de la prévention en entreprise encourage le personnel à connaître les situations à risques, afin qu’il puisse les éviter ou les limiter. C’est aussi un moyen d’éduquer sur les incendies : reconnaître la source d’inflammation (mécanique, électrique, thermique…) est indispensable pour agir au mieux le moment venu. La prévention du personnel peut être réalisée en distribuant des brochures sur la sécurité incendie, à travers des réunions, ou de manière plus ludique. Il est conseillé de réaliser des exercices d’évacuation pour tester les employés sur leurs connaissances et la gestion de crise.

Le chef d’entreprise, de son côté, peut aménager des mesures de prévention et de lutte contre les incendies avec le maître d’ouvrage. Il peut s’agir de compartimentage, d’isoler les locaux, de choisir des matériaux résistants au feu, ou encore d’investir dans un système de sécurité performant et automatique.

La norme ISO 7010 de l’Organisation internationale de normalisation oblige les bâtiments (ERP comme ERT) à éditer et afficher des consignes de sécurité incendie adaptées à l’entreprise. Les exploitations qui impliquent des matières à risques ou qui comprennent plus de 50 personnes doivent impérativement afficher ces consignes de sécurité incendie dans chaque local accueillant plus de 5 personnes. Elles doivent également mentionner les équipements de sécurité incendie disponibles, les personnes responsables (le chef d’entreprise et le référent sécurité ou les agents de sécurité s’il y en a) à contacter en cas d’incendie, ainsi que le numéro des sapeurs-pompiers.

Le registre de sécurité, quant à lui, doit être rédigé et tenu à jour pour témoigner du bon suivi de la sécurité incendie dans l’entreprise. Il doit indiquer les dispositifs mis en place, les risques d’incendie, l’accessibilité des locaux, l’entretien des SSI, etc…

Afin que votre personnel puisse adopter le comportement adéquat en cas d’incendie, il est de votre devoir de sensibiliser et former votre personnel. Le module de formation Callimedia, La sécurité incendie en entreprise, est à la fois interactif et immersif. Il peut être personnalisé en fonction du type de bâtiment, pour que tous vos collaborateurs puissent connaître les risques, les identifier, et agir face à eux. Vous pouvez aussi entraîner vos salariés à utiliser des moyens d’extinction et à procéder à l’évacuation du public et du personnel.

La formation permet de prévenir les risques d’incendie et d’adopter les bonnes pratiques face à ce sinistre. Elle est obligatoire mais réduit considérablement les risques de début d’incendie.