Digital Learning : Démystification des mythes et réalité 

Date de parution

09/10/2023

Dans le vaste univers du Digital Learning, foisonnent une multitude de croyances, parfois justes, parfois erronées. Les conceptions relatives à la formation en ligne sont teintées d'imaginaires variés. Pour démystifier cet ensemble, nous avons échangé avec Artem Ismailov, responsable Learning et Développement au sein du groupe SEB. Cette conversation approfondie vise à dissiper les idées fausses qui entourent l'apprentissage en ligne, tout en démêlant les réalités d'un système complexe qu'est le Digital Learning. Abordons ensemble ces différentes affirmations qui sont sujettes à débat. 

Le digital Learning, une solution bon marché ?

« Le digital Learning c’est pas cher, il faut le faire pour optimiser les investissements »

Le coût du Digital Learning ne peut être catégorisé comme étant bon marché ou coûteux de manière absolue – la réponse à cette question complexe est plus nuancée. En effet, plusieurs facteurs entrent en jeu pour déterminer le coût global d’une solution d’apprentissage en ligne. Tout d’abord, il dépend de la personne responsable du projet, de ses objectifs et des résultats recherchés, ainsi que de la disponibilité budgétaire. Traditionnellement, il est courant de fixer d’abord un budget, mais peut-être serait-il plus judicieux de démarrer par la définition des objectifs pédagogiques.

La plateforme e-learning

La construction d’un dispositif pédagogique efficace requiert un certain investissement initial, notamment dans la mise en place d’une plateforme LMS ou LXP, qui jouera le rôle d’un hub pour le contenu et les formations. Le choix se posera alors entre l’achat de contenus préexistants (sur étagère ou personnalisés par des agences externes) et la production interne de contenu. Cette décision aura un impact significatif sur les coûts.

Il est primordial de poser plusieurs questions pour évaluer les coûts réels d’un programme de formation en ligne. L’aspect technique du projet peut varier considérablement en fonction de sa complexité. Les coûts associés aux plateformes dépendront des interfaces et des politiques de données mises en œuvre. Par exemple, opter pour une plateforme LMS dotée de capacités avancées de collecte et d’automatisation peut entraîner des coûts plus élevés.

L'environnement de formation

De plus, il faut tenir compte d’aspects tels que la communication, le marketing, la curation de contenu et l’expérience utilisateur. Du côté de la création de contenu, les outils nécessaires pour élaborer le projet doivent être pris en compte. Bien que les formations sur étagère puissent permettre une optimisation des coûts, il est essentiel qu’elles correspondent aux objectifs spécifiques de l’entreprise.

La rentabilité de la solution d’apprentissage en ligne doit être évaluée en fonction du coût par apprenant et du coût par heure de formation. En somme, le Digital Learning constitue un système complexe où les coûts varient en fonction des choix stratégiques, des besoins de l’entreprise et des résultats escomptés, démontrant ainsi que la classification en termes de bon marché ou coûteux dépend d’une multitude de facteurs interconnectés.

Efficacité du Digital Learning VS Formation présentielle

« Le digital Learning c’est peu efficace comparé à la formation présentielle »

Le débat sur l’efficacité comparative entre la formation e-learning et la formation présentielle ne peut être tranché de manière immuable – la réponse se niche dans la nuance. Comme l’affirme Artem Ismailov :

 « Il faut arrêter le clivage entre les modalités des formats d’apprentissage et penser plutôt aux expériences d’apprentissage, un format mixte pour prendre le meilleur de tous les formats et de tout ce que peut proposer le Learning« .

En effet, la distinction entre ces modalités ne doit pas être figée, mais plutôt envisagée comme une synergie.

Hard skills VS Soft skills

Les cas où l’e-learning se révèle nettement plus efficace que le présentiel sont nombreux, particulièrement pour les compétences techniques (« Hard skills »). Prenons l’exemple du développement de compétences liées aux outils informatiques : grâce à l’e-learning, l’apprenant peut être plongé dans une immersion interactive, lui permettant d’expérimenter de manière autonome. Toutefois, pour le développement des compétences comportementales (« Soft skills »), le format présentiel peut s’avérer plus performant, car il favorise l’interaction humaine, une composante cruciale pour ces compétences.

De plus, les avancées technologiques, notamment l’intelligence artificielle (IA), contribuent à enrichir l’apprentissage digital en recréant des interactions humaines simulées (comme la prise de parole en public ou les présentations commerciales).

Une approche Hybride et Multimodale

L’essentiel réside dans l’apprentissage lui-même et dans la manière dont les apprenants retiennent et appliquent le mieux possible les enseignements. Une approche hybride et multimodale semble être la clé, où le digital peut être exploité pour établir des bases solides, suivi de séances présentielles favorisant la pratique et l’interaction, et enfin des modules e-learning pour consolider durablement les compétences acquises. En fin de compte, le choix entre e-learning et présentiel devrait se fonder sur l’objectif pédagogique et la nature des compétences visées, plutôt que sur une comparaison générale et dichotomique.

Le digital Learning : une solution rapide ?

« Le digital Learning c’est plus rapide en conception que la formation présentielle »

L’idée que le digital learning soit plus rapide à concevoir que la formation présentielle nécessite un examen approfondi. En tant qu’apprenant, il est vrai que le digital learning offre souvent un rythme plus rapide et flexible. Cependant, du point de vue du concepteur, la réalité est bien plus complexe. L’avantage du présentiel réside dans sa capacité à adapter en temps réel le contenu à son public, ajustant le rythme, les sujets, la profondeur des compétences et offrant un accompagnement personnalisé.

Des formations digitales pour le plus grand nombre

En revanche, le digital Learning exige une planification minutieuse en amont pour créer un dispositif d’apprentissage efficace pour un grand nombre d’apprenants. Souvent utilisé pour une audience étendue afin de réaliser des économies d’échelle, sa conception requiert une anticipation des profils d’apprenants, des obstacles potentiels, des questions éventuelles et des comportements anticipés. Ce processus peut ainsi exiger davantage de temps.

Le comportement de l’apprenant diffère considérablement en ligne par rapport au face-à-face avec un formateur, où les normes sociales influencent son engagement. Face à un écran, l’apprenant peut rapidement perdre son attention et se laisser distraire, posant ainsi un défi supplémentaire pour le concepteur de la formation digitale. La question cruciale est de savoir comment rivaliser avec les nombreuses distractions potentielles de l’apprenant dans un environnement numérique.

En somme, bien que le digital Learning puisse offrir un rythme plus rapide pour les apprenants, sa conception effective exige une planification minutieuse et une anticipation approfondie des besoins et des comportements des apprenants, ce qui peut rendre le processus de conception tout aussi complexe, voire plus long, que celui de la formation présentielle.

Digital Learning : une solution d'avenir ?

« Le digital Learning va remplacer la formation présentielle »

Le digital learning ne va pas simplement remplacer la formation présentielle, mais va plutôt s’y mêler pour créer des expériences d’apprentissage meilleures.

Les nouvelles technologies, comme ChatGPT et la réalité virtuelle, nous aident à apprendre de manière plus réaliste. Les classes virtuelles, par exemple, permettent de rester en contact avec les autres, tandis que le coaching digital, offre un accompagnement personnalisé. ChatGPT rend également l’apprentissage plus adaptatif et interactif. Pour profiter de ces changements, nous devons apprendre à utiliser ces nouvelles technologies tout en gardant une touche humaine pour trier les informations et rendre l’apprentissage encore meilleur.

Faut-il se méfier du User Generated Content ?

« Le contenu généré par l’utilisateur est un excellent moyen de réduire les coûts tout en gardant une efficacité pédagogique exceptionnelle »

L’attrait du User Generated Content présente des risques qu’il ne faut pas sous-estimer. Bien que cela puisse sembler une solution prometteuse, il ne peut pas remplacer le travail des ingénieurs pédagogiques et des rédacteurs spécialisés. La création de contenu pédagogique ne peut être improvisée, car c’est un domaine professionnel en soi. Un malentendu courant est de croire qu’une facilité d’utilisation d’un outil et quelques conseils peuvent faire de vous un expert pédagogique.

Découvrez notre podcast Never Stop Learning

L’écriture de cet article repose sur l’échange entre Artem Ismailov, responsable Learning et Développement pour le groupe SEB et Gérard Peccoux, président de Callimedia, durantl’épisode 55 de notre podcast Never Stop Learning.

Si vous souhaitez en savoir plus sur le digital learning, la curation de contenu en entreprise et le marketing, découvrez les différents épisodes disponibles sur notre podcast.

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